CHORÉGRAPHIES

Chorégraphies

Le répertoire actuel du ballet Korakounda se compose d’ une dizaine de chorégraphies caractéristiques des différentes ethnies et inspirées de thèmes traditionnels de la culture sénégalaise.

 

 

Wango

Danse populaire des Peuls (deuxième ethnie du pays après les Wolofs) qui, réputés excellents éleveurs, vivent en majorité le long de la vallée du fleuve Sénégal ; et parmi eux des Toucouleurs, dans la région du Fouta-Toro, très tôt convertis à l’Islam dont il furent d’ardents propagateurs.

Lors d’une fête ou d’un mariage un groupe d’hommes et de femmes peut danser sur ce rythme jusque tard dans la nuit. Et on lui associe un autre genre musical traditionnel : le yéla (signifiant «vœux exaucés»). En page d’accueil du site on voit une présentation de cette danse à l’occasion d’un mariage : c’est d’abord la séquence des femmes, puis les hommes arrivent et les couples se forment…

 

 

Le wango a été modernisé par Baaba Maal (originaire de Podor, à la limite de la Mauritanie),  dont le premier album, en 1988, portait ce nom et qui, mondialement connu, est devenu, en raison de son engagement, une des grandes voix de l’Afrique.

 

 

Yéla

Le yéla est inscrit au patrimoine culturel immatériel du Sénégal (Ministère de la Culture) pour la région de Matam (sur le fleuve) et pour la région de Tambacounda : « Né au Fouta, le Yéla a suivi le déplacement des populations pour s’implanter dans la partie est du Sénégal (dans les environs de Bakel). C’est un répertoire de chants élogieux jadis dédiés aux guerriers peuls lors des grandes batailles. Aujourd’hui, le yelaa est chanté, avec une mélodie ritournelle par les femmes griottes dans les différentes cérémonies familiales (circoncisions, mariages, baptêmes ou autres événements festifs) ».

 

 

Ekonkone / Ekongkong

Jadis danse guerrière réservée aux jeunes garçons chez les Diolas, ethnie majoritaire en Casamance.

Dans  le département d’Oussouye  jusqu’à la frontière de la Guinée Bissau, elle est en usage chez les jeunes garçons et filles durant les séances de lutte inter-villages sur la place publique, pendant la saison sèche ; en dehors de la lutte, la danse a aussi sa place pour la fête des récoltes organisée par le roi qui, dans 17 villages, exerce l’autorité religieuse.

Lors des séances de lutte, la danse est exécutée avant les combats et juste après, puis le soir. Les lutteurs sont répartis par tranches d’âge et pendant les parties de danse, les plus petits sont devant, ensuite les jeunes  et enfin les adultes, ce qui donne une très belle chorégraphie. Cette danse est  inscrite pour la région de Ziguinchor au patrimoine culturel immatériel du Sénégal (ministère de la Culture).

 

 

 

 

Balanta

C’est la « danse du guerrier », caractérisée par de puissants sauts, coups de pied et virages. Les Balantes occupent une partie de la « Sénégambie »  (Gambie au nord, Casamance et, au sud,  Guinée – Bissau) qu’ils ne voulurent jamais quitter pour émigrer vers le nord  et où ils opposèrent une résistance farouche à la colonisation. Leur nom signifie « ils ont refusé » : ce sont des  « révoltés indomptables ».

Ils ont comme instrument de musique traditionnel le balafon et utilisent deux grands balafons à la place du djembé. On danse en martelant un pied et en trainant l’autre tout en se déplaçant de façon très rythmée.

 

 

Doundoumba

C’est « la danse des hommes forts », dont le nom vient du dumdum, gros tambour au son grave.

Cette danse permet d’exprimer courage et virilité.  Elle a sa place  en de nombreuses occasions et notamment lors de tournois saisonniers où les champions de chaque village se rencontrent pour prouver leur force. Rythme trépidant et mouvements puissants permettent aux hommes qui ont rejoint  le  cercle de danse de démontrer leur capacité à défier et à se battre. Les femmes, par des battements de mains et par leur chants, les encouragent ou les accompagnent au milieu d’un grand cercle d’enfants et de spectateurs.

On donne aussi à cette danse une signification historique : elle célèbre la résistance héroïque opposée aux troupes coloniales françaises par Babemba Traoré, roi du Kénédougou (au sud de l’actuel Mali), jusqu’à la chute de Sikasso le 1er mai 1898, après laquelle il décida de se suicider, imité par ses guerriers.

 

 

Sorsorne

La  chorégraphie évoque l’histoire de la mère de Soundiata  Keita, le fondateur, au XIII ème siècle, de l’empire du Mali.  Dans l’épopée dont on connait plusieurs versions, elle était laide et difforme, mais dotée de pouvoirs magiques: lésée par son frère, roi du pays de Dô, elle se métamorphose en buffle qui ravage la région ; elle révèle à deux chasseurs comment la tuer s’ils choisissent comme récompense la plus laide du pays pour l’amener  au roi du Manding (entre le Mali actuel et la Guinée) :  il avait été prédit à celui-ci qu’une femme  laide et bossue lui donnerait un fils qui serait un jour un grand roi. Elle eut à subir toutes sortes d’affronts jusqu’à ce que ce fils, né paralysé, guérisse miraculeusement, la venge et, devenu un grand guerrier, s’impose  à tous ses voisins et soit proclamé « roi des rois ».

 

Wolosodon

C’est la « danse des esclaves ». Ce rythme était dansé par les esclaves  à l’époque de l’empire mandingue. Il concernait les esclaves servant dans les cours des rois et leurs familles.  Les mouvements des danseurs évoquent ceux des esclaves avec leurs chaines, qui tombent et se relèvent.

 

 

Kotoba 

Cette danse évoque la saison où l’on va cultiver les champs, puis à la fin des travaux champêtres, après le rituel remerciement aux dieux, tout le monde  veut célébrer des  fêtes, surtout des mariages, mais aussi autour de la lutte traditionnelle.

 

 

Konkonba

On raconte qu’une jeune fille allant chercher de l’eau rencontra un jeune homme qui se mit à la courtiser, alors que les relations en dehors du mariage étaient interdites, à cause d’une longue sécheresse, par le sorcier du village. Subitement celui- ci surgit et les fait rouer de coups: la pluie peut alors revenir et la danse exprime la joie de ceux qui voient enfin tomber cette pluie après l’avoir longtemps attendue….